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A gauche toute rhône

A Givors, le RN investit un ancien fan d'Alain Soral

Proche de Marion Maréchal-Le Pen, Antoine Mellies, 30 ans, est candidat dans cette commune de la métropole de Lyon. Selon «le Figaro», il a été à l'origine du débauchage par le RN de l'ex-LFI Andréa Kotarac, après avoir un peu traîné dans l'entourage d'Alain Soral.

 

Antoine Mellies, le candidat investi par le RN pour les municipales 2020 à Givors, dans la métropole de Lyon, a navigué par le passé dans l’entourage d’Alain Soral. L’homme, 30 ans aujourd’hui, le dit comme ça : il a pu avoir «des sensibilités proches d’Egalité et Réconciliation», le mouvement créé en 2007 par Soral et d’anciens du groupuscule GUD. Mais c’était à une époque où l’«essayiste» était encore populaire au FN, explique-t-il. Avant que son mouvement, qui au départ devait servir de passerelle entre les jeunes issus de l’immigration et les «Français de souche», ne verse dans l’antisémitisme, le conspirationnisme et la promotion systématique de son patron multicondamné – en octobre, il a écopé d’un an de prison ferme pour «injure publique antisémite» et «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les juifs». «Je m’en fous, ça date. Vraiment. J’avais 20 ans, à l’époque, et je rappelle que Soral a été au comité central du FN, qu’il a fait campagne pour Marine Le Pen, était régulièrement invité chez Taddeï et chez Ardisson, dit Mellies. Ça me paraît évident que j’ai changé depuis.»

 

«Au mauvais endroit, au mauvais moment»

En 2009, on le voit apparaître dans une vidéo avec Dieudonné, lors d’un tractage sur un marché pendant la campagne des européennes. Dieudonné et Soral, qui n’est alors plus membre du FN, avaient formé une liste «antisioniste». Le moment est bref : «Je passais là. J’étais au mauvais endroit, au mauvais moment», assure Mellies aujourd’hui, jurant n’avoir pas fait partie de la liste, et n’avoir jamais adhéré à Egalité et Réconciliation. Gageons qu’il n’est ni le premier ni le dernier au Rassemblement national à avoir été un fan d’Alain Soral…

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«Huit ans qu’il tentait»

Mellies a rejoint le FN en 2010, peu après l’épisode des européennes. Il est devenu ensuite conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes, et responsable départemental du parti d’extrême droite dans le Rhône. Investi pour mars dans sa ville de Givors, 20 000 habitants, où il est conseiller municipal sortant, ce proche de Marion Maréchal-Le Pen est aussi tête de liste dans la circonscription K de la métropole lyonnaise, comme Andréa Kotarac dans la circonscription H. Ce dernier est un transfuge de La France insoumise, qui a rejoint le Rassemblement national en mai. Depuis, le parti ne cesse de brandir cette prise à gauche, tandis que l’ancien UMP Thierry Mariani est, lui, censé incarner l’attractivité à droite.

 

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Mellies n’est pas pour rien dans le débauchage de l’ex-LFI, raconte le Figaro dans un portrait. Kotarac et lui étaient dans la même fac, à Lyon-3, c’est lui qui l’a fait changer de bord, en lui faisant rencontrer Marine Le Pen, en février 2019. «Je le connais depuis huit ans, et cela faisait huit ans qu’il tentait», confirme Kotarac. Pensant utile de préciser que si son pote «s'est déjà posé des questions sur l'union des droites, il a évolué vers autre chose, le nouveau clivage "peuple contre élites"». C'est dans cette logique - et non par calcul électoraliste - que le RN local aurait offert une liste dans la métropole lyonnaise au Parti chrétien démocrate de Jean-Frédéric Poisson... La preuve, la candidate pour la ville de Lyon, Agnès Marion, «historique» du FN, ne cesse de prôner aussi cette «ouverture inédite» : «On a une candidate "Droite populaire" [le label de Thierry Mariani, ndlr] dans le septième arrondissement, un chevènementiste à Villeurbanne, et même un ancien trotskiste dans le lot», dit-elle. Et donc Mellies à Givors, où l’ancien maire communiste, Martial Passi, a récemment été condamné à un an d’inéligibilité pour «prise illégale d’intérêt». En 2014, il avait battu Mellies de plus de 20 points.

 

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